Crépusculaires

Crépusculaires, Chantal Chawaf

200 p

Editions Ramsay, 1981

couverture du livre de Chantal Chawaf Crépusculaires

Première page

« Mais peu à peu, le travail de la mémoire de la jeune femme va être presque visible dans le coloris du front du vieillard, dans ce visage exsangue… Peu à peu, elle revoit la coloration écumeuse comme une cascade; elle revoit la coloration scintillante comme l’image flottante du soleil que réfléchissent les eaux brillantes des lacs et des rivières. Peu à peu, elle revoit la coloration neigeuse, mousseuse, matinale. La rivière de l’amour est transparente jusqu’au fond, ses eaux rejaillissent en écume et reviennent en tournant sur elles-mêmes, ses eaux se fraient un passage à travers la profusion des fleurs et s’élancent au-dessus de l’amour. La petite fille cherche l’absolu : « Donne-moi à manger ta bonté ! » Crie-t-elle.« 

A propos de Crépusculaires

Voici les multiples éclats de l’amour d’un père et d’une fille qui tentent une dernière fois de se rejoindre. Voici l’absolu de l’amour qui exige tout et n’entend rien. Le père n’est plus qu’un très vieil homme fatigué, alors que l’enfant devenue femme s’accroche éperdument à l’image lumineuse du père Mythique, du père Esprit. Voici l’amour prison qui pousse la jeune femme à se révolter, à se laisser aller un moment à la violence du désir, cherchant en vain à se libérer du lourd poids mort d’une enfance jadis façonnée par le père. Voici l’amour d’après le deuil: au mythe, au rêve se substitue la réalité. A l’être idéalisé succède peu à peu le portrait d’un père à l’humanité poignante et si fragile… Et bien d’autres éclats encore, implacables et doux comme l’amour, et comme lui crépusculaires, oscillant sans cesse entre le jour et la nuit, la spiritualité et le désespoir, la mort et la vie.